Le point de départ du développement humain est la rénovation des vivencias.
Il y a trois niveaux d’apprentissage : cognitif, vivencial et viscéral. Si l’apprentissage n’inclut pas ces trois niveaux, les réponses seront dissociées. Par exemple, une personne qui considère intellectuellement qu’elle a le droit d’exercer librement sa sexualité, mais se sent émotionnellement peu sûre d’elle et effrayée peut (viscéralement) souffrir d’une diarrhée nerveuse.
Nous pouvons considérer la Biodanza comme un système de développement et d’intégration humaine qui stimule la production de vivencias intégrantes par des exercices de communication et de contact. Son action se base donc sur l’activation du système limbique, centre de la conduite flexible et des vivencias, des émotions et des instincts.
Les systèmes d’éducation, avec leurs valeurs et leurs idéologies au service de la répression des impulsions, ont produit un renforcement des fonctions corticales au détriment des fonctions hypothalamiques. La Biodanza, par des exercices de semi-transe, suspend temporairement la fonction inhibitrice du cortex pour permettre la libération des émotions et des vivencias.
Le concept de vivencia fut proposé par Dilthey et défini comme « instant vécu », donnant à l’émotion la qualité existentielle palpitante du vécu « ici et maintenant ». La vivencia émerge à l’instant où elle est vécue. Comme l’eau d’une source, les vivencias surgissent avec spontanéité et fraîcheur. Elles ont la qualité de l’originaire et ont une force de réalité qui englobe tout le corps. Elles ne sont pas sous le contrôle de la conscience. Elles peuvent être évoquées, mais non dirigées par la volonté. D’une certaine façon, elles sont hors du temps, de la mémoire, de l’apprentissage et du conditionnement.
Le pouvoir réorganisateur des vivencias est dû à cette qualité unique de surgir comme la première expression affective de notre organisme, avec de fortes sensations corporelles. Les vivencias sont l’expression originaire du plus intime de nous-mêmes, antérieures à toute élaboration symbolique ou rationnelle.
Ces considérations nous amène à rejeter catégoriquement la prétention absurde d’ « élaborer, d’interpréter et de rationaliser les vivencias ». Une telle attitude provient d’un psychologisme déformant. L’intelligence cognitive n’est pas un instrument approprié pour « organiser » les vivencias. Au contraire, les vivencias sont les contenus nutritifs de l’existence. Ce sont elles qui doivent orienter et donner un sens à l’existence. La conscience a le rôle d’enregistrer et de résoudre les problèmes avec le monde extérieur, mais non de diriger les vivencias. Les sensations émouvantes qui surgissent des vivencias doivent être assumées et non interprétées.
La Biodanza éveille des vivencias qui ont une valeur organisatrice et intégrante en elles-mêmes. Ces vivencias intégrantes se renforcent en accord avec les lois de l’apprentissage et sont associées à des situations agréables (renforcement positif).
Le phénomène d’apprentissage englobe tout l’organisme et pas seulement la partie corticale.
Le point de départ pour le développement humain est profondément basé sur la rénovation des vivencias. Les vivencias d’amour et de communion activent et harmonisent les fonctions limbique-hypothalamiques.
Comments